Cahier de la Ligue 1

Propulsé sous les feux des projecteurs grâce à son doublé contre Toulouse, le 4 novembre à Geoffroy-Guichard (3-0), Bafétimbi Gomis devrait retourner dans l'ombre ce week-end à Nantes, avec les retours de Piquionne et Ilan.

«Samedi 4 novembre face au TFC et à votre ancien entraîneur Elie Baup, vous avez fêté votre première titularisation en championnat cette saison en inscrivant deux buts ! Cela a dû vous faire du bien...
Comme tout attaquant, je suis heureux lorsque je marque un but. Et puis c'était un peu spécial. Non seulement il s'agissait en effet de ma première titularisation (il en a connu deux autres, mais en Coupe de la Ligue, NDLR), mais il y a eu aussi les trois points de la victoire. Ce fut donc une soirée très réussie à titre personnel, et collectif.

Cette première titularisation qui intervient après onze journées de championnat, vous l'attendiez avec impatience ?
Oui, j'étais impatient d'avoir ma chance sur quatre-vingt dix minutes, car je connais mes qualités. Cette chance, je l'ai saisie samedi. Mieux vaut tard que jamais.

Pour le déplacement à Nantes, samedi 11 novembre, l'équipe enregistre les retours de Ilan (blessé au pied) et Piquionne (suspendu). Une semaine après avoir inscrit un doublé, peut-on accepter de se retrouver sur le banc ?
Bien-sûr qu'on doit l'accepter. Je sais très bien que si le coach m'a aligné d'entrée, c'était pour pallier les absences de ces deux joueurs qui marchent fort depuis le début de saison. Ce n'est pas comme s'il avait effectué un choix sportif. Ilan et Piquionne reviennent, et moi je redeviens remplaçant. C'est normal. Mais cela ne veut pas dire que je n'ai pas d'ambition. Tous les trois, on a des qualités différentes. Je sais que l'entraîneur va de nouveau faire appel à moi dans les semaines à venir. Et je serai prêt à donner encore le meilleur de moi-même.

Outre votre doublé face à Toulouse, vous avez également inscrit trois buts en Coupe de la Ligue (2 contre Sète, 1 contre Marseille). Il semblerait que votre travail spécifique avec l'entraîneur adjoint, Laurent Roussey, porte ses fruits...
C'est vrai, et j'espère encore progresser. Au moins trois fois par semaine, on fait du "rab" après l'entraînement. Il me fait travailler devant le but pour améliorer ma finition, mais aussi mes appels de balle. Ivan Hasek assiste toujours à la séance. Il m'encourage, me donne des conseils. Pour moi, c'est bon signe. Cela veut dire qu'il compte sur moi, qu'il a confiance en mes possibilités. Ce n'est pas comme s'il me laissait travailler dans mon coin, sans se préoccuper de ce que je fais.

«Alex était mon idole»

Vous aviez des contacts cet été ?
Comme l'année d'avant, j'avais en effet quelques contacts, notamment de la part d'un bon club de Ligue 1 qui souhaitait obtenir un prêt.

Et alors ?
J'étais d'accord pour partir, avoir du temps de jeu. Mais le coach m'a dit qu'il voulait travailler avec moi, qu'il allait me faire jouer. Donc je n' ai pas eu vraiment le choix. Je suis resté. Et comme j'ai un tempérament assez fort, je ne suis pas resté dans ma bulle à faire la gueule. J'ai mis tout de suite les bouchées doubles.

Vous regrettez de ne pas être parti ?
Non, je ne peux qu'être satisfait de m'entraîner tous les jours dans un club comme Saint-Etienne et au milieu d'un effectif d'une telle qualité. Alors peut-être que j'aurais joué davantage si j'étais parti. Je ne sais pas. Mais très sincèrement, je ne me prends pas la tête avec ça. Je suis très content d'être ici. L'ASSE, c'est chez moi. J'y suis arrivé à l'âge de 14 ans et je sais ce que je dois aujourd'hui à ce club.

Cela fait tout de même plusieurs saisons maintenant que vous vous battez pour une place de titulaire en équipe première. Comment voyez-vous votre avenir ?
Mon contrat se termine en juin 2008. J'ai donc encore du temps pour essayer de m'imposer dans mon club formateur.

Mais êtes-vous prêt à effectuer une saison de plus avec ce statut de joker, de remplaçant de luxe ?
Il est trop tôt pour en parler. On fera un premier bilan en juin prochain. Pour l'instant, tout ce qui m'intéresse, c'est de faire une bonne saison sous le maillot vert. Nous ne sommes qu'à un tiers du championnat.

Au fait, d'où vous est venue l'idée de fêter chacun de vos buts en imitant la panthère ?
C'est en hommage au Brésilien Alex qui était mon idole ici. Il faisait toujours ça après chacun de ses buts à Geoffroy-Guichard. Je me rappelle qu'à l'époque, j'étais dans les tribunes, et je rêvais de pouvoir un jour faire comme lui.»